Le vitiligo est-il héréditaire ?
Le vitiligo est-il héréditaire, ou nos parents et grands-parents n’ont-ils rien à voir dans cette maladie ?
Cette question a été posée par MyVitiligoTeam, partenaire de la Global Vitiligo Foundation (USA), au Dr Pearl E. Grimes, directrice du Centre Dermatologie médicale et esthétique, et directrice de l’Institut Vitiligo and Pigmentation de la Californie du Sud.
Suis-je génétiquement prédisposé à développer le vitiligo ?
Étant donné que le vitiligo semble parfois être présent dans plusieurs membres d’une même famille, il est compréhensible que les personnes atteintes de la maladie se demandent s’il est génétique. Il est également compréhensible qu’une personne présentant des symptômes de vitiligo puisse vouloir savoir si elle les transmettra à ses enfants.
« Nous constatons et suivons ce phénomène des aspects héréditaires du vitiligo depuis de nombreuses années », a déclaré le Dr Grimes. « En général, je pense que nous pouvons affirmer qu’environ 30 à 35% des patients atteints de vitiligo ont des antécédents familiaux positifs. »
Le Dr Grimes précise que ce chiffre se réfère généralement aux parents du premier ou deuxième degré. « Nous pensons que les gènes impliqués sont principalement ce que nous appelons des gènes de susceptibilité immunitaire« , a-t-elle déclaré.
Mes enfants courent-ils un risque accru ?
Le Dr Grimes souligne que les personnes atteintes de vitiligo craignent souvent de le transmettre à leurs enfants.
« Si nous nous référons à la littérature, il y a probablement un risque d’environ 5 à 6% que votre enfant ait le vitiligo« , dit-elle. « Mes patients me posent cette question tout le temps : mon enfant va-t-il attraper le vitiligo? Dois-je m’inquiéter? Et ma réponse est : La génétique est la génétique. Vous allez vous rendre malheureux chaque jour, et vous allez rendre votre enfant aussi malheureux, en vous inquiétant de savoir si oui ou non il aura du vitiligo. »
Prévenir les coups de soleil
En tant que maladie auto-immune, prévenir le vitiligo à l’avance n’est pas encore possible. Cependant, il existe des traitements qui peuvent atténuer ses effets et gérer les symptômes du vitiligo.
L’un des déclencheurs les plus communs du vitiligo est le « coup de soleil ». Les parents peuvent aider à les prévenir en limitant l’exposition au soleil, en appliquant un écran solaire à leurs enfants et en les protégeant avec des chapeaux et des vêtements de protection solaire adaptés. Cependant, le Dr Grimes exhorte les parents d’enfants atteints de vitiligo à ne pas aller trop loin en les protégeant trop de l’exposition au soleil.
« Vous devez permettre à votre enfant de vivre la vie, de profiter de la vie et de s’amuser », dit-elle. « Je pense que si vous le restreignez, ou si vous limitez leurs activités, ce pourrait être encore plus dommageable et dévastateur pour l’enfant, à long terme. »
Gérer le stress
Un autre déclencheur commun du vitiligo est le stress émotionnel. Le Dr Grimes précise que, bien que le stress soit invisible, il ne fait aucun doute qu’il peut nuire aux réponses immunitaires. Par conséquent, elle conseille aux personnes atteintes de vitiligo et aux parents d’enfants atteints de vitiligo de prendre ce stress au sérieux et d’essayer de le réduire ou de l’éliminer, si possible.
« Nous savons que le stress aigu et chronique peut induire des changements immunitaires. Lorsque vous décelez ces changements immunitaires, ce sont certains des mêmes facteurs et altérations immunologiques qui peuvent être un déclencheur du vitiligo. »
Le Dr Grimes déclare que, pour les parents d’enfants atteints de vitiligo, la gestion de leur stress exige une implication constante et devrait être considérée comme un investissement à long terme pour leur santé : « Je pense que les parents doivent travailler avec leurs enfants, et il faut être vigilant en regardant simplement… les problèmes de qualité de vie », dit-elle. « Si vous constatez qu’il y a un stress continu… je pense qu’il est très important à ce stade de consulter un spécialiste ».
Bactéries et virus
En plus des coups de soleil et du stress, Dr Grimes remarque dans sa pratique deux déclencheurs environnementaux du vitiligo : les infections bactériennes et virales.
« J’ai vu des enfants avec des infections récurrentes de l’oreille qui ont été traitées avec des antibiotiques ou qui ont eu une grave infection virale », dit-elle. « Il peut s’agir de maladies classiques de type grippal. En général, nous voyons ces cas plus souvent comme un déclencheur ».
Vivre avec le vitiligo, qui peut être héréditaire ou non, peut être stressant… Il peut être tentant pour les parents de devenir sur-protecteur afin d’épargner à leurs enfants toute nouvelle progression de la maladie. Bien que cela soit compréhensible, le Dr Grimes rappelle qu’il est également essentiel de s’assurer que l’enfant soit heureux et épanoui.
« Assurez-vous que votre enfant aime la vie et qu’il soit heureux », dit-elle. « Je pense que c’est la base pour avancer dans la vie avec joie ».