Nouveaux traitements du vitiligo : des avancées prometteuses
Les traitements du vitiligo connaissent des progrès significatifs grâce à une meilleure compréhension de cette maladie auto-immune. Ces avancées, appuyées par des recommandations récentes, changent la vie des patients, qu’ils soient atteints de formes légères ou sévères. Le média d’actualité médicale Medscape (qui s’adresse aux médecins) a publié ces informations dans un article complet dédié au vitiligo, le 9 décembre 2024, par Aude Lecrubier. Partagez-le à votre médecin, et en voici un résumé !
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Une maladie à part entière, encore méconnue
On le sait, le vitiligo est souvent perçu comme un problème esthétique, mais le magazine Medscape précise qu’il s’agit d’une maladie à part entière avec des impacts profonds sur la qualité de vie. Selon le Pr Seneschal (CHU de Bordeaux et membre de notre Comité Scientifique) : « d’après une étude internationale, 65% des patients atteints de vitiligo en Europe ont été informés que la maladie ne pouvait pas être traitée, et c’est même 75% en France. C’est un message qu’il faut changer ».
Il est grand temps que le grand public, mais aussi tous les médecins, soient à jour sur cette situation ! En effet, cette méconnaissance se traduit par des soins inadaptés : 80% des patients en France ne bénéficient pas des traitements adéquats. Pourtant, il est désormais possible de stopper la progression de la maladie, de favoriser la repigmentation (un processus long, de 6 à 24 mois) et de prévenir les rechutes. Ces avancées sont cruciales, car bien qu’il n’affecte pas l’espérance de vie, le vitiligo peut entraîner dépression, anxiété voire dans les cas graves des idées suicidaires.
Des traitements ciblés révolutionnaires
Les nouvelles recommandations internationales, publiées en 2023, mettent l’accent sur une prise en charge personnalisée. « Aujourd’hui, on place le patient au cœur de la décision thérapeutique », souligne le Pr Seneschal. Dans son article, Medscape a relayé les recommandations récentes et à venir :
Pour les formes modérées à sévères
Un tournant majeur a été franchi avec l’arrivée de thérapies ciblées. Parmi elles, la crème au ruxolitinib (un inhibiteur JAK1/JAK2) que l’on connaît dans sa forme commercialisée sous le nom de « Opzelura », est désormais accessible en pharmacie depuis janvier 2024. Destinée aux patients de plus de 12 ans, elle a démontré des résultats spectaculaires dans les formes non-segmentaires avec atteinte faciale, réduisant les lésions de plus de 75% chez plus de 50% des patients traités. Toutefois, le traitement nécessite une photothérapie complémentaire pour accélérer la repigmentation.
Vers de nouvelles perspectives
Des biothérapies injectables et des inhibiteurs JAK par voie orale, comme le ritlecitinib, sont en cours de développement et promettent des avancées pour 2025-2026. Ces traitements visent à étendre les options disponibles tout en maintenant une attention particulière sur leur tolérance. En effet, Pr Gaëlle Quereux, Présidente de la SFD (Société Française de Dermatologie), a précisé que la sécurité du traitement reste primordiale, car le vitiligo, bien que visible, n’est pas une maladie grave.
Aujourd’hui le vitiligo n’est donc plus une fatalité : nous pouvons désormais espérer des traitements efficaces et adaptés à notre situation. La sensibilisation reste toutefois essentielle pour garantir que ces innovations atteignent tous les patients qui en ont besoin, mais ces avancées marquent un tournant pour améliorer à la fois la gestion de la maladie et la qualité de vie des patients.