La recherche
La recherche sur le vitiligo est en contante évolution : la maladie est de mieux en mieux comprise, et de mieux en mieux traitée.
De nouvelles perspectives thérapeutiques sont en développement, et un certain nombre d’essais thérapeutiques sont prometteurs pour lancer de nouvelles thérapies innovantes. Néanmoins, les processus de repigmentation restent complexes.
Voici notre article complet sur le sujet !
Photo : Pexels
L’ensemble de cette contribution a été réalisée par :
Dr Katia Boniface, Université de Bordeaux, INSERM U1035 Immuno-Dermatologie ATIP-AVENIR
Et Pr Julien Seneschal, CHU de Bordeaux, Service de Dermatologie Adulte et Pédiatrique, Responsable de l’unité Dermatologie Inflammatoire et Auto-Immune, Centre de Référence pour les Maladies Rares de la Peau, INSERM U1035 Immuno-Dermatologie ATIP-AVENIR
Date de mise à jour : Mai 2021
La recherche sur le vitiligo aujourd’hui
Aujourd’hui, un grand dynamisme entoure la recherche sur le vitiligo avec de nouvelles perspectives thérapeutiques en cours de développement. Le vitiligo, longtemps considéré comme non prioritaire, fait l’objet d’essais thérapeutiques qui devraient permettre bientôt l’autorisation de mise sur le marché, de nouvelles thérapies innovantes. Ces avancées sont le fruit de travaux de recherche récents qui ont permis une meilleure compréhension des mécanismes conduisant à la maladie.
Cependant, même si ces avancées permettent d’apporter un bénéfice pour les patients, la route reste encore longue avant de permettre la repigmentation de toutes les zones touchées par la maladie, et de nombreux travaux restent à réaliser afin de comprendre toutes les étapes expliquant la perte des mélanocytes… mais surtout leur régénération, afin de restaurer la couleur naturelle de la peau.
Les défis de la recherche sur le vitiligo
Une maladie complexe
Le vitiligo est une maladie complexe faisant intervenir de nombreux facteurs combinés. Il est désormais clairement établi chez un individu, l’existence d’une prédisposition génétique à développer le vitiligo. Ensuite, sous l’action de facteurs environnementaux comme le stress ou le frottement par exemple, le début de la maladie s’associe à une réaction inflammatoire. Celle-ci fait intervenir des éléments du système de défense de l’organisme (système immunitaire) qui vont produire au niveau de la peau des messagers inflammatoires impactant directement les mélanocytes et conduisant à leur perte.
Voir Figure 1 ci-dessous
La repigmentation
Les cellules immunitaires et les messagers impliqués sont de mieux en mieux identifiés et font à ce jour l’objet d’essais thérapeutiques ; ces stratégies thérapeutiques permettent ainsi de bloquer l’initiation et la progression de la maladie et de faciliter la repigmentation. Cependant, la repigmentation (et donc la régénération des mélanocytes) reste encore difficile et devra faire l’objet d’importantes recherches afin d’identifier les mécanismes permettant de faciliter cette régénération et assurer une repigmentation plus rapide et plus efficace.
Voir Figures 2 et 3 ci-dessous
Récidive et maintien
Enfin en raison de la présence d’une “mémoire” dans les lésions de vitiligo ayant repigmenté, il existe un risque de récidive de la maladie après arrêt d’un traitement ayant permis la régénération des mélanocytes. Ainsi, il est important de considérer dans la stratégie thérapeutique du vitiligo un traitement de maintien permettant de maintenir cette repigmentation.
Voir Figure 4 ci-dessous
C’est pourquoi il reste important de soutenir la recherche, des centres en France s’investissent de façon majeure pour la recherche sur le vitiligo et ont besoin d’être soutenus afin de faire avancer la compréhension des mécanismes du vitiligo et d’identifier des traitements efficaces pour les patients.
Je soutiens la recherche, je soutiens l’Association Française du Vitiligo :
Figure 1 • Le vitiligo une maladie complexe et multifactorielle
Le vitiligo fait intervenir plusieurs facteurs combinés : une prédisposition génétique impliquant des gènes associés au système immunitaire et au mélanocyte, des facteurs environnementaux (comme le stress ou des frictions) et des anomalies des mélanocytes, conduisant à une activation au niveau de la peau du système immunitaire et à la perte des mélanocytes.
Figure 2 • Les mécanismes conduisant au vitiligo
Chez un individu prédisposé et sous l’action de facteurs environnementaux, les cellules de la peau (dont les mélanocytes) localisés au niveau de la base de l’épiderme (la couche superficielle de la peau) produisent des signaux de dangers conduisant à l’activation, de cellules immunitaires résidants dans la peau. Celles-ci produisent de nombreux facteurs inflammatoires impactant directement la survie des mélanocytes et donc entraînant leur disparition.
Figure 3 • La stratégie thérapeutique au cours du vitiligo
Les points importants à considérer pour la prise en charge du vitiligo sont : 1° bloquer la réaction inflammatoire et 2° assurer la repigmentation. Des stratégies innovantes notamment par l’utilisation de molécules appelées inhibiteur de JAK sont en cours de développement afin d’assurer l’inhibition de la réaction immunitaire. Cependant il reste important de promouvoir la repigmentation. Pour l’instant, l’exposition aux UV de façon naturelle ou l’utilisation de cabine de photothérapie permet de promouvoir la régénération des mélanocytes. Cependant il est important de développer d’autres stratégies permettant cette régénération.
Figure 4 • Le vitiligo : une maladie chronique nécessitant un traitement de maintien
Des travaux récents de recherche ont permis de montrer la présence d’une mémoire cutanée au niveau des anciennes lésions de vitiligo. En effet, il est désormais établi que des lésions ayant repigmenté ont un risque de nouveau de dépigmenter au même endroit après arrêt du traitement en raison de cette mémoire cutanée. Pour cela un traitement de fond permettant de maintenir la repigmentation est important de considérer dans la prise en charge du vitiligo.
VOIR AUSSI
Notre vidéoconférence sur le thème « Vitiligo : présentation, traitements et recherches » (2020), avec Pr Thierry Passeron (Dermatologue CHU Nice), Pr Julien Seneschal (Dermatologue CHU de Bordeaux-INSERM) et Dr Katia Boniface (CHU de Bordeaux-INSERM)
Où en est la recherche sur le vitiligo ? Nous avons interviewé Pr Julien Seneschal, dermatologue au CHU de Bordeaux, lors des Journées Dermatologiques de Paris en décembre 2018, sur le stand de l’Association Française du Vitiligo.