Pr. Khaled Ezzedine, membre de notre Comité scientifique, a exploité avec son équipe les données de la cohorte ComPaRe Vitiligo, afin de développer un outil pour mesurer le fardeau du traitement du vitiligo.
Les détails de l’étude ont été publiés en octobre 2021 dans la publication originale : The Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology.
Le poids des traitements pour les malades
Après l’annonce du diagnostic validant un vitiligo, les malades peuvent se voir proposer un traitement adapté aux spécificités du vitiligo (crèmes topiques, mini-pulses de cortisone, photothérapie, greffes mélanocytaires…). Mais la repigmentation du vitiligo est un processus long, qui nécessite le plus souvent entre 6 et 24 mois. Durant cette période, le respect et le suivi des prescriptions médicales par le patient sont primordiaux (on parle de « bonne observance ») et peuvent être difficiles.
Bien sûr, le poids de ce(s) traitement(s) s’ajoutent aux impacts psychologiques et sociaux qui accompagnent parfois la dépigmentation du vitiligo, en particulier sur la qualité de vie et l’estime de soi. Le traitement peut alors devenir un défi quotidien pour rester motivé, un fardeau supplémentaire qui peut fortement affecter son observance.
Objectif : une meilleure prise en charge
Jusqu’à aujourd’hui, aucun outil ne permettait de mesurer efficacement le fardeau du travail réalisé par les malades du vitiligo, pour se soigner, ni l’impact du traitement sur la qualité de leur vie. Pourtant, c’est un outil crucial pour mieux adapter le schéma thérapeutique à la vie quotidienne de chaque patient.
A partir des données récoltées dans la cohorte ComPaRe, les chercheurs ont pu développer un nouvel outil de mesure, dérivé directement des mots et paroles des malades. En effet, les témoignages et récits de 204 patients ont permis d’identifier 24 grandes thématiques concernant les difficultés des patients à soigner leur maladie. Puis, les qualités de l’outil élaboré ont été vérifiées (validité, précision, reproductibilité) auprès de 343 participants adultes…
Cette étude a abouti au développement du « VITs » (signifiant « Vitiligo Treatment Impact score », ou « score d’Impact du Traitement du Vitiligo« ), qui aborde un total de 20 questions en lien avec :
- Les consultations (difficultés à trouver un spécialiste, à établir un suivi régulier, temps consacré aux rendez-vous…),
- La photothérapie (temps et budget nécessaires, effets secondaires, difficultés à trouver un centre proposant ce service…),
- Les traitements à appliquer sur le corps (temps et budget nécessaires, difficultés d’application…),
- L’impact de la maladie sur la vie quotidienne, les activités extérieures et la photoprotection (soleil).
Le « VITs » est le premier outil de mesure du fardeau du traitement spécifique au vitiligo. Son utilisation permettra notamment de faciliter une prise de décision partagée entre le patient et le médecin, afin d’améliorer la façon dont les malades sont pris en charge. Les soins proposés pourront également être mieux adaptés aux besoins des malades, car l’équilibre entre les bénéfices des traitements et leur fardeau sera mieux évalué.
Merci à tous les patients qui ont permis la réalisation de cette étude !
A l’occasion de notre Assemblée Générale du 20 novembre 2021, nous organisons une table ronde sur le thème de « Mieux comprendre le vitiligo pour mieux gérer sa maladie« . Cet échange nous sera très utile pour l’élaboration d’un programme d’Education Thérapeutique du Patient bien spécifique au vitiligo.
Qu’est-ce que l’Education Thérapeutique du Patient ?
Les programmes d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) sont généralement proposés dans les services hospitaliers, pour les maladies chroniques à fort impact sur la qualité de vie. Ceux-ci s’adressent aux malades et à leurs proches, par des contenus informatifs et d’accompagnement, individualisés et collectifs. Ils constituent donc une réponse du monde médical à toutes les questions que les malades peuvent se poser.
L’intérêt de mettre en place un ETP est double :
- pouvoir apporter des explications claires et accessibles sur la maladie,
- tout en prenant en compte les difficultés de la personne et de son entourage dans une prise en charge plus globale.
Beaucoup de maladies chroniques ont déjà fait l’objet d’un ETP… Mais pas encore le vitiligo ! Pour y remédier, l’Association Française du Vitiligo, représentant les malades et leurs proches, va être associée à la conception d’un nouveau programme.
Participez au programme à nos côtés !
Lors de la table ronde de notre prochaine Assemblée Générale, nous vous laisserons la parole pour exprimer vos expériences et vos besoins d’accompagnement. Inscrivez-vous à cet événement, et venez aborder un sujet qui vous concerne, et que peut-être nous n’avons pas encore abordé.
Par exemple :
- Qu’auriez-vous voulu savoir quand le diagnostic du vitiligo vous a été donné ?
- Quelles questions n’avez-vous pas posées car vous étiez bouleversé·e ?
- Quels besoins ne pouviez-vous pas encore exprimer ?
- Quelles paroles auriez-vous aimé entendre ?
Votre engagement, votre parole sont des ressources incontournables.
Le 20 novembre, venez partager votre expérience pour un meilleur accompagnement des malades.
Le laboratoire Pierre Fabre, partenaire de l’Association Française du Vitiligo, a réalisé récemment une très belle vidéo pour partager l’histoire de Emma Nunes, 21 ans, atteinte de vitiligo depuis ses 17 ans.
Dans son témoignage, Emma partage son parcours dermatologique et la façon dont elle a été malheureusement confrontée à des réponses telles que « On ne peut rien faire »… Bien que des traitement existent !
Pratiquant le twirling bâton depuis ses 4 ans, cette passion l’a néanmoins aidée à se libérer. Dans cette vidéo très touchante, découvrez son parcours fait de combats, de batailles, mais aussi de représentations et d’exposition du vitiligo au monde extérieur… pour parvenir à accepter son corps.
Retrouvez Emma Nunes sur son compte Instagram qui a pour vocation d’inspirer et réunir toutes les personnes touchées de près ou de loin par le vitiligo !
Cette vidéo a été réalisée dans le cadre du projet de « Patient Centricity » des laboratoires Pierre Fabre, une approche centrée sur les malades. Cette démarche vise à associer les patients très tôt dans les essais cliniques afin qu’ils deviennent acteurs de leur traitement (et donc de leur guérison).
En bonus, cette jeune femme enthousiaste et sensible a bien voulu répondre à quelques questions !
Bonjour Emma, quel était ton état d'esprit en préparant cette vidéo ?
L’étape de préparation de cette vidéo a été primordiale. J’ai longuement échangé avec les responsables du projet, j’ai appris au fur et à mesure à raconter mon histoire. Cela m’a permis de préparer ce que je souhaitais dire mais aussi et surtout de réaliser ma situation, ma maladie et ma force. En amont de la vidéo j’ai beaucoup réfléchi, écrit et le Jour-J, la pression se ressentait mais lorsque j’ai commencé à m’exprimer c’était comme une délivrance. Mes mots sont sortis si facilement. Je ne remercierai jamais assez ces personnes de m’avoir permis de partager et de sortir pour la première fois tout ce qui était enfoui en moi.
Quelles ont été tes principales motivations pour accepter de témoigner dans cette vidéo ?
Depuis quelques mois maintenant, l’acceptation de cette différence m’est beaucoup plus simple. Je sentais que j’étais prête à en parler. Les rencontres font bien les choses et cette opportunité est tombée à pic, au moment où je songeais à lancer mon compte Instagram à ce sujet. Cette vidéo, comme mon compte, sont pour moi le moyen de montrer que malgré nos différences, visibles ou non, nous sommes tous de belles personnes. Nous devons accepter et surtout aimer ces taches car elles nous définissent et nous rendent uniques. Je cherche à montrer que je m’en suis sortie et qu’avec un peu d’aide, de détermination et de confiance en soi on peut tous y arriver. J’espère que ma voix permettra à d’autres de se dépasser, que ce soit pour le vitiligo ou autre. Je veux inspirer, soutenir et aider.
Quels ont été les retours de tes proches, et des internautes en général, quand la vidéo a été diffusée ?
Cette vidéo a suscité beaucoup de retours autour de moi. J’ai ressenti le soutien de beaucoup de personnes, de ma famille, d’amis, de personnes me connaissant via mon sport… Leurs messages m’ont tous beaucoup touché. Certains étaient fiers de me voir enfin prendre la parole et libre. D’autres étaient désolés pour cette situation qu’ils n’avaient pas vu venir mais si aimants et bienveillants. Enfin, ce que je retiens le plus ce sont les retours d’inconnus, vivant une situation semblable ou non et qui ont été bousculés par mes mots. Voir que j’étais écouté au-delà de mes proches m’a laissée choquée et fière.
En plus d'évoquer le vitiligo, cette vidéo présente le twirling bâton : peux-tu nous décrire cette discipline en quelques mots ?
Le twirling bâton est un sport artistique basée sur le maniement du bâton. Il allie danse et gymnastique avec rigueur. Ce sport n’est pratiquement pas médiatisé, pourtant les résultats français sont brillants depuis des années !
Quel est le meilleur moyen de suivre ta pratique du twirling bâton ?
J’ai commencé très jeune et cette passion m’anime toujours autant. Le twirling bâton fait partie de mon quotidien et m’a vue et faite grandir. Pour suivre ma pratique il faut suivre la Fédération Française et Sportive de Twirling Bâton sur Facebook et à me suivre sur @withvitiligo sur Instagram !! Cette pratique vaut vraiment le coup d’œil, je vous invite à regarder des vidéos sur Youtube !
Vendredi 29 octobre 2021, l’émission Le magazine de la santé sur France 5 était consacrée au vitiligo !
Photos : France 5 • Magazine de la santé
Vitiligo : un traitement prometteur
L’émission diffusée sur France 5 était l’occasion de revenir sur l’histoire du vitiligo, son origine, ses causes, mais aussi les solutions qui existent. Les interventions des Professeurs Khaled Ezzedine (CHU Créteil) et Julien Seneschal (CHU Bordeaux), tous deux membres de notre comité scientifique, ont permis de faire le point plus précisément à ce propos.
Un traitement présenté par l’émission comme « prometteur », à base d’anti-inflammatoire et photothérapie, est notamment à l’étude et ses premiers résultats sont encourageants. Par ailleurs, le Ruxolitinib est actuellement en phase 3 d’essai clinique et devrait recevoir l’autorisation de mise sur le marché dans les prochains mois.
En dehors des solutions de maquillage correcteur pour lequel nous proposons régulièrement des ateliers et masterclasses, le traitement du vitiligo est donc un sujet très actif depuis quelques années. Selon Pr. Ezzedine, « ça bouillonne beaucoup, pas mal de médicaments vont encore être testés dans les années qui viennent … avec peut-être un espoir de certaines molécules qui pourraient guérir le vitiligo ! ».
Nous vous tiendrons bien sûr informés des prochaines annonces scientifiques sur le sujet. Si ce n’est pas déjà fait, inscrivez-vous à notre newsletter !
Vivre avec le vitiligo
Au cours de l’émission, Estelle Mindy a partagé son histoire personnelle avec le vitiligo. Arrivée à 11 ans dans sa vie, la maladie a été l’objet de nombreuses critiques blessantes au collège. Entourée de sa famille et ses amis qui l’ont soutenue, elle a eu « un déclic » à 16 ans pour mieux accepter le vitiligo dans sa vie. Estelle Mindy est aujourd’hui chargée d’affaires et mannequin : retrouvez-la sur son compte Instagram !
L’émission a également suivi Marcio Bezerra, professeur de danse, dans son parcours de traitement du vitiligo au CHU de Bordeaux, l’un des centres de référence du vitiligo. Il partage avec beaucoup de sensibilité son rapport à la maladie, laissant également la parole à son entourage sur le sujet.
Le programme est disponible en ligne jusqu’au 28 novembre 2021 : à voir, revoir et partager autour de vous !
Une fois par an, nous organisons l’Assemblée Générale de l’Association Française du Vitiligo. L’occasion pour le bureau et le conseil d’administration de rencontrer les adhérents à jour de cotisation, et les personnes qui souhaitent rejoindre nos rangs d’adhérents ou de bénévoles !
Cette année, nous vous donnons rendez-vous le Samedi 20 Novembre de 9h30 à 13h, à l’AGECA 177 rue de Charonne (Paris 11ème, métro Alexandre Dumas).
Evénement gratuit, inscrivez-vous en cliquant ici
Au programme :
Accueil à partir de 9h15
Assemblée Générale dès 9h30 :
- Rapport Moral 2020 / 2021, Rapport Financier 2020, Budget 2021
- Questions / Réponses
- Votes
- Election des nouveaux membres au Conseil d’Administration
- Clôture de l’Assemblée Générale vers 11h
Table ronde : « Mieux comprendre le vitiligo pour mieux gérer sa maladie »
Echanges à propos de l’éducation thérapeutique : une démarche centrée sur la personne et ses besoins
Pot de l’Amitié (en fonction des circonstances le jour de l’AG)
Fin de l’événement vers 13h
Au plaisir de se retrouver ou se rencontrer !
NB : le pass sanitaire est obligatoire.
Il vous sera demandé soit un certificat de vaccination, soit un certificat de test négatif de moins de 72 heures, soit un certificat de test positif d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois comme preuve de rétablissement.
La représentation du vitiligo dans les médias et les projets artistiques d’envergure grandit chaque année ! Malgré tout, cette maladie mérite d’être mieux exposée encore, plus discutée et mieux comprise dans notre société.
En tant qu’association officielle qui représente les malades, l’Association Française du Vitiligo est active pour représenter et défendre les malades, dans la sphère publique comme dans leur vie privée ou professionnelle. Nous consultons régulièrement les médias lorsque nous avons des choses à dire. Et à l’inverse, les médias et certains artistes nous sollicitent aussi pour inclure des patients à leur projet (interview audio ou vidéo, shooting photo…) : pour cela, nous avons besoin de vous !
Afin de pouvoir répondre le plus positivement et le plus rapidement possible aux sollicitations qui cherchent à mettre en avant le vitiligo (télévision, radio, projets photos, etc.), avec la participation de personnes concernées par la maladie, nous mettons en place une liste d’emails à qui nous envoyons régulièrement les propositions que l’on reçoit.
Vous souhaitez en faire partie, et aider le vitiligo à être mieux exposé, plus discuté et mieux compris dans notre société ?
C’est très simple, inscrivez votre adresse mail sur notre liste en cliquant sur ce bouton :
Vous recevrez prochainement des propositions : libre à vous bien évidemment d’y répondre pour participer, ou non !
Par avance, un grand MERCI à toutes les personnes qui font vivre, entendre et voir le vitiligo au grand public.
Ensemble, nous sommes plus forts.
La Cohorte ComPaRe étudie les maladies chroniques, dont le vitiligo
La Cohorte ComPaRe (« Communauté de Patients pour la Recherche »), est une étude au long cours qui rassemble des milliers de patient·es ayant choisi de faire avancer la recherche sur les maladies chroniques. Son objectif principal est d’améliorer la qualité de vie et les soins apportés aux malades.
Les personnes qui y participent se sont inscrites sur le site de ComPaRe (les inscriptions sont toujours ouvertes !) et répondent régulièrement, via internet, aux questionnaires des chercheurs. En y répondant, chaque malade partage ses expériences et apporte son témoignage. Ainsi, les patients deviennent pleinement acteurs de la recherche médicale.
Une partie de cette étude est menée spécialement auprès de patients atteints du vitiligo pour permettre d’évaluer son impact sur la vie du patient (le fardeau du traitement, les habitudes de vie, la santé en général…). Le responsable de cette cohorte est le Professeur K. Ezzedine, membre de notre comité scientifique.
Des liens entre vitiligo et stress
Jusqu’à présent, la relation entre les facteurs de stress et l’apparition du vitiligo semble complexe, et reste inexpliquée… Mais les premiers résultats analysés ont permis de publier cette année une étude qui établit des liens entre stress et vitiligo !
En comparant les réponses (535 participant·es atteint·es de vitiligo) des personnes dont le vitiligo a été déclenché ou aggravé par un stress (ou non), l’étude met en avant des chiffres intéressants :
- 55,5 % ont déclaré que le stress avait été un facteur déclenchant de la maladie,
- 48,5 % ont décrit un vitiligo aggravé par le stress,
- La cause du stress était d’origine professionnelle pour 16.6% des participant·es, alors que 9% ont rapporté le décès d’un·e proche et 8.8% des problèmes conjugaux.
Cette étude conforte l’hypothèse liant facteurs de stress environnementaux / psychologiques et vitiligo, en apportant des précisions selon certains facteurs associés (âge de début de la maladie, sexe, antécédents familiaux…). Elle indique néanmoins que l’auto-immunité et la sévérité de la maladie ne seraient pas associés au vitiligo influencé par le stress.
L’étude conclue que les patient·es présentant des facteurs de risque d’aggravation du vitiligo lors des épisodes de stress doivent donc être suivis de manière pluri-disciplinaire avec des psychiatres/psychologues, pour établir les stratégies thérapeutiques.
Pour en savoir plus :
L’Association Française du Vitiligo est fière de vous présenter « Vitiligo Story », un film d’animation visant à aider les jeunes atteints de vitiligo à sortir de l’isolement, à vivre leur vie grâce à la rencontre et au partage.
Découvrez et partagez cette vidéo autour de vous !
Vivre et s’intégrer avec le vitiligo
Vous le savez particulièrement si vous êtes concerné par le vitiligo : la qualité de vie des personnes souffrant de cette dermatose est bien souvent perturbée par l’apparition des zones dépigmentées, en particulier au niveau des parties du corps qui sont souvent découvertes (visage, mains…). Les difficultés sont nombreuses et affectent la sphère professionnelle, familiale et psychologique de la personne.
Pour les personnes les plus jeunes, l’école (et peut-être plus particulièrement le collège et le lycée) est une sphère particulière pour vivre avec le vitiligo. Dans de nombreux cas, l’enfant peut se construire avec cette « spécificité », et jusqu’à la fin de l’école primaire il peut construire sa personnalité avec cette différence que les autres ne remarquent plus. Il peut donc arriver qu’il ne vive pas forcément le vitiligo comme un problème en soi : cela fait “partie de lui”… si son entourage le sait et ne pose pas de questions trop insistantes ! Dans d’autres cas, l’enfant peut craindre d’affronter un environnement moins bienveillant et être la proie de moqueries ou de curiosité. A l’adolescence en particulier, s’ajoutent aux bouleversements du corps provoqués par la puberté, cette atteinte parfois difficile à cacher même avec des vêtements amples ou des accessoires… Les premières rencontres amoureuses, la place des copains, les jugements critiques sur les réseaux sociaux sont autant d’obstacles à franchir, et il est parfois difficile de mettre des mots sur ce qu’on ressent.
En tant qu’association de malades, nous recevons régulièrement des témoignages, principalement des parents qui expliquent la difficulté de leur adolescent dans le cadre scolaire, sportif ou simplement amical pour trouver une place « ordinaire ». S’ils sont moins intéressés par le discours médical (qui est plutôt l’affaire des parents), certains jeunes expriment leur sentiment de solitude car ils se referment sur eux-mêmes pour se protéger des regards curieux et des paroles parfois malveillantes.
Une histoire de vitiligo et de partage
Pour illustrer ce sujet sensible, nous avons réalisé un court film d’animation avec la participation financière de notre partenaire CNP Assurance Fondation d’Entreprise. Cette vidéo existe aujourd’hui grâce à l’idée originale d’une équipe de jeunes lycéens du Groupe Scolaire Montalembert, initiée dans le cadre d’un atelier d’écriture, sous l’impulsion de l’Association Française du Vitiligo et avec le concours de leur professeur de lettres. Ce projet s’est mis en place de façon particulièrement collaborative : une fois le scénario défini (volontairement court pour circuler facilement sur internet et sur les réseaux sociaux), l’agence Vidéotelling et ses illustrateurs ont pris le temps de nous écouter car ils ont été sensibles à notre projet. Ils ont dessiné et animé avec brio cette histoire touchante, qui devrait parler à tous les jeunes qui sont directement concernés par le vitiligo… mais aussi à tous les autres !
« Vitiligo Story » porte des messages forts de résilience et de sortie de l’isolement. Le film met l’accent sur la possibilité de s’accepter, vivre sa vie de jeune, mais aussi de rencontrer et partager avec les autres.
Dans ce scénario, la musique tient un rôle particulièrement important, mais elle a aussi une place importante dans la forme, tout au long de cette vidéo sans parole : il s’agit d’une sorte de langage universel pour exprimer toutes les émotions qui nous traversent, jeunes et moins jeunes… Ainsi, chacun peut mettre ses propres mots et partager sa « vitiligo story ».
Traduction de l’article publié le 03 septembre 2021, par ÉCRITURE MÉDICALE • Source : https://www.redaccionmedica.com/secciones/dermatologia/informacion-dermatologia-redes-sociales-bulos-9830
On trouve toute sorte de contenu sur les réseaux sociaux : plus ou moins intéressant, mais aussi plus ou moins véridiques… En l’occurence, 65% du contenu concernant la dermatologie sur les réseaux sociaux est « imprécis », selon une étude à laquelle ont participé les dermatologues Álvaro Iglesias-Puzasel et Eduardo López-Bran (photo) de l’hôpital Clínico San Carlos de Madrid.
Une étude menée par des dermatologues de l’hôpital clinique de San Carlos révèle que 64,7% des contenus partagés sur les réseaux sociaux concernant la dermatologie sont imprécis ou prêtent à confusion. Cette recherche a été publiée dans l’International Journal of Dermatology, après avoir analysé les publications sur 385 sites Web.
L’ouvrage, intitulé « Fake news in Dermatology : Résultats d’une étude observationnelle et transversale » est le résultat de recherches menées entre mars 2019 et mars 2020. Durant cette période, les chercheurs ont analysé les contenus relatifs aux problèmes dermatologiques partagés sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Pinterest et Reddit. Ceux-ci ont ensuite été comparés aux preuves scientifiques disponibles.
L’étudie indique que « 44,7% du contenu partagé sur Internet a été classé comme inexact ou trompeur et 20% comme déroutant, tandis que seuls les 35,3% restants peuvent être classés comme exacts ». De plus, « les contenus qui ont enregistré le plus grand nombre d’adeptes étaient ceux classés comme imprécis… avec le risque conséquent que cela implique auprès de la population », explique Álvaro Iglesias-Puzasel, dermatologue à l’hôpital Clínico San Carlos et l’un des chercheurs impliqués dans cette étude.
Inexactitudes et tromperies
Les pathologies et affections suivantes apparaissent comme les plus recherchées sur internet, parmi 385 sites web analysés :
- psoriasis (19,8% du contenu, sujet le plus partagé)
- eczéma (17,6%)
- alopécie (15,4%)
- mélanome (14,3%)
- cancer de la peau (13,3%)
- acné (9,7%)
- éruptions cutanées (8,9%)
- rosacée (1%).
Parmi les contenus partagés, celui avec le plus grand nombre de sites web et avec le moins de preuves scientifiques concerne l’acné (50%), tandis que la rosacée et l’eczéma enregistrent le pourcentage le plus élevé de contenu exact (respectivement, 43 et 42%).
L’étude souligne également que, non seulement la plupart des contenus partagés en dermatologie sur les réseaux présentent des inexactitudes, mais également que ces contenus, inexacts ou trompeurs, sont ceux qui suscitent le plus d’intérêt chez les utilisateurs. Ces contenus imprécis concernent surtout :
- la médecine alternative,
- les opinions individuelles,
- les articles non liés aux établissements de santé ou évalués par des pairs, c’est-à-dire par d’autres spécialistes.
Mise en garde des dermatologues
Les dermatologues avertissent que la divulgation de contenus liés aux problèmes dermatologiques, sans vérification scientifique « peut être un problème de santé publique« . En raison de la facilité pour les réseaux sociaux de partager rapidement et largement ces informations, certaines personnes prennent des décisions basées sur des informations imprécises qui n’ont pas été vérifiées par des spécialistes.
« L’accès à ces contenus et leur diffusion rapide et multipliée leur donnent une certaine crédibilité, mais sans aucune vérification scientifique. Ils influencent la prise de décision et l’adoption de certaines habitudes » ajoute le chef du service de dermatologie de l’hôpital clinique de San Carlos, Eduardo López Bran.
Tout cela peut miner la confiance du patient dans le spécialiste ou suggérer des traitements inappropriés ou inefficaces qui peuvent devenir potentiellement dangereux car « dans certains cas, la médecine conventionnelle a tendance à être discréditée. Il arrive parfois que le patient se rende à la consultation avec une idée préconçue de sa maladie et du traitement à suivre. Il s’interroge sur ce que le spécialiste lui prescrit, qui ne correspond pas aux remèdes suggérés par les médecines alternatives », ajoute Iglesias-Puzas.
Toutes les données de l’étude ont été extraites de sources d’information publiques et analysées indépendamment par ces deux dermatologues, et s’il y avait un désaccord entre les deux, l’opinion d’un tiers était médiatisée. Les chercheurs concluent que la plupart des contenus partagés sur les réseaux sociaux sont en-deçà des normes de qualité acceptables et proposent l’élaboration de guides et de codes de bonnes pratiques basés sur des preuves et des connaissances scientifiques pour contrer les contenus trompeurs et inexacts.