À la suite de la Conférence VEISS à St Martin, Nicolle Maquignon s’est rendue en Guadeloupe où elle a rencontré les personnes de la plate-forme des Maladies Rares (KarukeRares) au CHU de Pointe à Pitre, puis est intervenue au Lycée de Gerville-Réache, à Basse Terre. Cette rencontre a eu lieu dans le cadre d’une opération « Se sentir bien au Lycée », visant à parler du vitiligo et présenter l’Association Française du Vitiligo.
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La Plate-forme de coordination des Maladies Rares KarukeRARES (CHU Pointe à Pitre)
Une rencontre avec Dr Lyne Valentino (Cheffe de projet KarukeRares), Dany Deschamps (Secrétaire médicale), un adhérent de l’AFV (ancien médecin et lui-même atteint du vitiligo), a permis de décrire la situation en Guadeloupe : peu de dermatologues, la maladie est encore mal connue par les médecins et le grand public, mettant les malades dans une certaine errance diagnostique et parcours de soins difficile. Par ailleurs, très peu de malades du vitiligo suivent un traitement, et un grand nombre d’entre eux croit encore au « remède cubain », qui représente un coût très élevé (transport, hébergement, produit). Beaucoup de « croyances » persistent donc par rapport à la maladie, ainsi que les recherches de produits miracles sur Internet.
Notre adhérent, habitant de la Guadeloupe et ayant lui-même a été victime de moqueries, a pu recenser autour de lui 9 personnes atteintes du vitiligo. Il se mobilise pour les réunir et former un petit groupe, les informer des possibilités de traitement, restant en contact avec l’Association Française du Vitiligo à ce sujet.
La plateforme KARUKERARES, plateforme destinée à orienter les patients atteints d’une maladie rare et portée par le CHU de la Guadeloupe, n’a pas encore permis d’identifier, à ce jour, le nombre de personnes atteintes du vitiligo en Guadeloupe. Cependant, ayant reçu un financement pour lancer en 2024, une étude sur la prévalence des maladies rares en Guadeloupe (incluant le vitiligo), pourra être lancée prochainement.
Par ailleurs, une petite bibliothèque sera bien créée au sein de la plate-forme, dans laquelle notre BD « Le vitiligo et nous… » trouvera sa place ! Des actions de sensibilisation dans les écoles sont également prévues, dans le cadre de l’opération « rendre visible l’invisible ».
Intervention au Lycée Gerville Réache (Basse-Terre)
Dans le cadre du projet « Se sentir mieux au lycée », qui aborde les problèmes de santé des élèves (malnutrition, harcèlement pour certains, victimes de grossophobie ou atteints de maladie mal connues ou affichantes), l’AFV a été invitée à intervenir pour parler du vitiligo. Deux sessions d’une heure ont été réalisées, pour des classes de seconde, première et terminale avec une priorité aux élèves de ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social). Au total, près de 100 jeunes de 15 à 18 ans ont pu participer, ainsi que 2 professeurs et un élève atteint de vitiligo, accompagné de sa maman.
Il s’agissait d’une des premières interventions de l’AFV en milieu scolaire. Lors de ces échanges, quelques élèves ont déclaré avoir déjà vu des personnes avec le vitiligo, sans vraiment mettre un nom sur cette dépigmentation. Une écoute attentive et curieuse de la part de nombreux élèves a suscité des questions intéressantes (sur les soins de la peau, le maquillage, le diagnostic, les maladies associées, la douleur, la différence entre maladies rares et orphelines). Ces échanges ont aussi permis de mieux connaître la maladie, d’y porter un autre regard, mais aussi de bousculer quelques idées reçues sur l’hérédité, les traitements, le soleil, le risque de cancer ou encore l’albinisme… Par ailleurs, la référence à des personnes célèbres (Michael Jackson, Michaela de Prince ou Edouard Philippe) a aidé à mieux comprendre et « visualiser » la maladie.
Le témoignage de Kimany, élève atteint du vitiligo (photo ci-contre) a été aussi très écouté : bel exemple, très sportif, il a lui-même trouvé la force de vivre avec la maladie, sans attacher trop d’importance au regard des autres. Une réunion parents-professeurs avait lieu le lendemain de cette session : certains élèves avaient déjà passé le message à leurs parents, qui à leur tour en ont parlé avec le professeur !
Suite à cette intervention, quelques initiatives intéressantes ont été lancées :
- Monsieur le Proviseur propose un affichage de panneaux dans les couloirs extérieurs du lycée sur le thème « Une maladie, une information » (dont le vitiligo), dans le cadre du projet « Se sentir bien au lycée »
- Le Centre de documentation et d’information (CDI) du lycée fera un article sur la présentation de l’AFV dans le journal du lycée et a mis à disposition notre BD ainsi que des flyers
- Un groupe d’élèves se propose de faire un petit exposé à d’autres classes sur le vitiligo, séances supervisées par leur professeur
- La professeure de ST2S présente lors des deux interventions a proposé aux candidats au grand oral du baccalauréat, de choisir le vitiligo comme sujet d’étude : plusieurs élèves se sont portés candidats ! L’AFV apportera bien sûr son aide à ces derniers (information, données chiffrées, photos..).
Un grand MERCI à Madame et Messieurs les Proviseurs, Madame l’infirmière, Madame et Monsieur les responsables du centre de documentation, Madame Saint-Maximin, Monsieur Ludovic Ollivier, sans oublier Kimany, qui a bien voulu témoigner.
Photo : Nicolle Maquignon, membre de notre Comité d’Administration, et M. Lapin (Proviseur du lycée)
La 2ème conférence organisée par l’association VEISS (Vitiligo, Educate, Inspire, Support SXM) s’est déroulée autour du thème de la Santé mentale, du 1er au 3 décembre 2023 à Saint-Martin (Antilles). Nicolle Maquignon, membre du Comité d’Administration de l’Association Française du Vitiligo et membre du bureau VIPOC, a pu y participer et nous résumer ces 3 jours intenses dans cet article !
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Le vitiligo à St Martin (zone française et néerlandaise)
Jacqueline Vrolijk, Présidente et Gerline Isaac, Fondatrice, ont pris la parole tour à tour pour présenter les actions, l’histoire, les projets de VEISS. Cette association, la première et la seule à ce jour, pour la zone carribéenne. Elle souhaite rassembler les personnes souffrant du vitiligo à St Martin, zone francophone et anglophone, et peut être aussi moteur pour une coopération avec les îles voisines, créant ainsi une dynamique régionale pour une meilleure reconnaissance de la maladie.
Stephen Taylor (VStrong, USA), et Nicolle Maquignon (Association Française du Vitiligo), tous deux membres du bureau VIPOC, ont participé à ces 3 jours de conférences et présenté les missions et les objectifs de VIPOC et de la Global Vitiligo Foundation. Ils ont pu partager leur expérience en tant que membres d’une communauté internationale dédiée au vitiligo, et présenter les avancées de la recherche et l’arrivée des nouveaux médicaments. Ils ont par ailleurs souligné la place et le rôle des associations de patients, aujourd’hui reconnue et essentielle pour les chercheurs et scientifiques.
Photo : page Facebook de VEISS
Pour l’association VEISS, cette conférence clôt l’année 2023, consacrée principalement à l’Education (E comme Educate) : dans ce cadre, plus de 500 élèves/étudiants Saint Martinois (zone anglophone) ont bénéficié d’une information et d’une sensibilisation au vitiligo, mission inscrite en priorité dans les actions de l’association. Une dernière rencontre de ce type a été organisée le 2 décembre au Lycée professionnel Daniel Choisy, zone française, avec les élèves de l’option Sanitaire et Sociale, en présence de Stephen Taylor et Nicolle Maquignon (photo ci-dessous). Il s’agissait d’une première intervention de VEISS en zone francophone.
Les élèves, futures professionnelles du domaine de la santé, un peu timides, ont pu mettre un nom sur cette maladie qu’elles côtoyaient parfois sans la connaître, et comprendre les difficultés que pouvaient rencontrer les personnes souffrant du vitiligo.
La santé mentale au centre des préoccupations
Durant ces 3 jours, les différents intervenants (médecins, psychologues, psychothérapeutes) se sont intéressé à l’impact du vitiligo sur la santé mentale, en partageant notamment des témoignages touchants révélant les difficultés des uns et des autres dans leur vie quotidienne, stigmatisés dans leur vie personnelle et professionnelle. Par exemple, une hôtesse de l’air d’une grande compagnie ne pouvant plus exercer à cause de ses mains dépigmentées. Leurs interventions se sont concentrées surtout autour des domaines du mieux-être, lâcher prise, confiance en soi, accomplissement personnel, gestion du stress… pour une meilleure qualité de vie.
Par ailleurs, Il faut savoir que l’île de St Martin ne compte que… 2 dermatologues. Or, habiter sur une île peut exacerber les problèmes : difficile de ne pas être remarqué… et bien souvent, si l’enfant avec du vitiligo peut être ostracisé, la famille entière l’est également. A ce propos, une élève de 10 ans, qui a participé aux rencontres organisées dans les écoles, a apporté un témoignage fort et lucide, sur les jeunes personnes victimes de harcèlement.
Le rôle important des associations/groupes support a été souligné pour sortir de l’isolement, partager, être écouté, renforcer l’estime de soi, proposer un soutien psychologique, guider sur le chemin de l’acceptation… Les représentants d’associations invitées ont également apporté leur contribution, en soutien à l’association VEISS, et présenté leurs actions (Tonja Johnson de Floride, Akenna Kublal de Trinidad) sans oublier l’exploit sportif réalisé par Daniel Kalakech, (Saint-Martin) mêlant ascension du Mont-Blanc et du Kilimandjaro, assorti d’un don pour la recherche au CHU de Bordeaux.
Le Ministre de la Santé, la directrice du Tourisme, le responsable du Service social, présents lors de la Conférence, ont apporté ou renouvelé leur soutien à l’association VEISS. Celle-ci, fortement impliquée dans sa mission, joue un rôle de leader en étant la première et la seule association pour le vitiligo dans cette région caribéenne. Reconnue par les autorités et services publics, elle organise de nombreux événements : zumba, randonnées, gala/dîner de charité afin de récolter des fonds, et bénéficie de l’aide de quelques sponsors. Elle mérite cependant encore plus de soutien afin de ne pas se voir limitée dans ses ambitions !
Beaucoup d’informations circulent sur internet, depuis l’annonce de l’avis favorable publié par la Haute Autorité de Santé pour le remboursement de Opzelura (ruxolitinib), 1er médicament dans le traitement du vitiligo ! Mais à l’heure où l’on écrit cet article (20 décembre 2023), qui connaît le prix de vente en pharmacie de l’Opzelura aujourd’hui en France ? La réponse est simple : personne ! Explications.
Par Jean-Marie Meurant, Vice-Président de l’Association Française du Vitiligo
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Les négociations restent à finaliser
Même si certains réseaux sociaux s’autoproclament « bien informés », personne ne connaît actuellement le prix de vente en pharmacie de l’Opzelura, dans la mesure où la négociation n’a pas encore abouti entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et le laboratoire Incyte… ou n’a peut-être même pas encore débuté.
Le CEPS est très majoritairement composé de représentants des ministères de la santé et des finances, ainsi que des instances qui gèrent les budgets et dépenses de la santé (caisse nationale d’assurance maladie, sécurité sociale, etc.). Dans sa mission, le CEPS négocie, avec chaque laboratoire concerné par un médicament qui sera en vente en pharmacie, plusieurs aspects de la mise en vente :
- Le prix des médicaments et son évolution, les volumes de vente, les remises,
- Les engagements des entreprises concernant le bon usage des médicaments,
- Les modalités de participation des entreprises à la mise en œuvre des orientations ministérielles.
Opzelura en vente en France : à quelle étape en sommes-nous ?
À la suite de la signature d’une convention entre le CEPS et le laboratoire, le Ministre de la Santé officialise (par arrêté) le prix du médicament qui sera pratiqué en pharmacie, sur le territoire français. L’Opzelura a déjà franchi plusieurs étapes parmi les plus importantes pour les malades (Agence Européenne du médicament, Haute Autorité de Santé, Service Médical Rendu) mais il reste cette dernière négociation et l’arrêté du ministère de la Santé avant d’en connaître définitivement le prix.
Si vous voulez aller plus loin et suivre le parcours complexe (mais indispensable) jusqu’à la fixation du prix, nous vous invitons à consulter le site sante.gouv.fr ainsi que les différents sites de la Haute Autorité de Santé et de l’Agence National de Sécurité du Médicament.
Un livret pédagogique au sujet des maladies de peau vient d’être publié, à destination des enfants de 7 à 11 ans. Découvrez-le et partagez-le autour de vous !
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Expliquer les maladies de peau aux enfants
« Et si on s’parlait des maladies de peau ? » : voici le titre du livret qui a été présenté lors de la 5ème conférence de la Fédération Française de la Peau cette année. Nouveau venu dans la collection « Et si on s’parlait », celui-ci a pour objectif de favoriser le dialogue, et de permettre aux enfants concernés de rassurer, expliquer et faire connaître leur maladie à leurs camarades. Bien sûr, le vitiligo y est abordé.
Le livret est diffusé dans les centres de loisirs de la Fédération Léo Lagrange, dans le réseau de la Fédération de la peau et est également accessible en ligne :
Adressée aux enfants de 7 à 11 ans, cette édition aborde un vaste panel de sujets. Au sommaire :
- Les maladies de peau, c’est quoi ?
- Les différentes maladies
- C’est contagieux ?
- Ça se soigne ? Ça fait mal ?
- La peau marquée par les accidents…
- Les amis en soutien
- La famille, concernée aussi !
- À l’école, on accueille tout le monde
- Au club de sport, ensemble on est plus forts !
- Des peaux toutes uniques, toutes différentes.
Ce livret a été réalisé en partenariat avec la Fédération Française de la Peau (dont l’AFV est membre et administrateur, regroupant les organisations de personnes souffrant d’altérations de la peau : maladies, infections, brûlures, etc.), dans le cadre du programme Les petits citoyens de la Fédération Léo Lagrange, qui élabore des contenus pédagogiques adaptés aux enfants, favorisant l’esprit de responsabilité et d’engagement tout en transmettant des valeurs de civisme et de solidarité.
Favoriser le "vivre ensemble"
« Et si on s’parlait des maladies de peau ? » a pour but de favoriser le dialogue en combattant les préjugés, les stéréotypes. Car vivre avec une maladie de peau peut avoir un impact important sur la vie au quotidien, et dans le développement des enfants à propos de leur perception d’eux-mêmes par rapport aux autres.
Plus de la moitié des enfants concernés par une pathologie de la peau estime que leur maladie complique les relations sociales et 1 sur 5 estime qu’il est plus difficile de se faire des amis (source : Société française de dermatologie). Ainsi, de très nombreux enfants concernés par une maladie affichante subissent quotidiennement moqueries, insultes, harcèlement voire rejet de leurs camarades, du fait de leur apparence.
Ces maladies de la peau, en particulier lorsqu’elles sont affichantes, peuvent donc affecter le développement psycho-émotionnel de l’enfant, car le sentiment d’insécurité qu’elles suscitent favorise le repli sur soi. Cette situation est principalement due à la méconnaissance et aux peurs provoquées par une apparence différente. L’initiative de ce livret est donc une façon d’aider la société à se développer de façon plus juste et plus inclusive.
Une grande enquête internationale nommée « ALL » (ALL Colors, ALL skins, ALL Dermatoses), menée par les laboratoires Pierre Fabre de janvier à avril 2023, a permis de récolter plus de 3 millions de données sur les maladies de peau. Cela en fait la plus grande base de données privée de données internationales ! Elle permet aujourd’hui d’établir un état des lieux de la prévalence des maladies, mais aussi leurs impacts et les besoins des patients. Nous vous partageons ici les enseignements principaux publiés récemment…
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Les malades injustement sous-représentés en santé publique
Plus d’1 personne sur 3 souffre d’une maladie de peau, et la dermatologie est la spécialité de médecine qui adresse le plus grand nombre de patients aujourd’hui. Pourtant, les malades souffrant d’une maladie cutanée ne sont pas une priorité de santé publique (si on observe la place des dermatoses dans les programmes de prévention) !
Les résultats qui viennent d’être publiés sont déjà alarmants, sur la population ayant participé à l’enquête :
- 41% déclarent souffrir d’une maladie de peau
- 60% rapportent des sensations d’inconfort
- 44% disent souffrir de démangeaisons (et 11% ressentent des douleurs cutanées).
L’étude a été effectuée grâce à la participation de plus de 50 000 personnes (51% de femmes et 49% d’hommes), sur les 5 continents (20 pays au total), dont 4 000 pour la France : des échantillons représentatifs et extrapolables de la population générale de 16 ans et plus.
Vivre avec une maladie de peau au quotidien
L’enquête a été menée en partenariat avec des associations de patients (dont l’Association Française du Vitiligo) et centrée sur l’expérience du malade, pour mieux comprendre le vécu des patients et soutenir leur plaidoyer.
Vivre avec une maladie de peau peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne et le bien-être en général. Les malades présentent souvent des symptômes physiques et émotionnels qui peuvent provoquer de l’inconfort, de la douleur, de l’embarras… Et tout cela peut bien sûr diminuer de la « qualité de vie ». Il est donc primordial de comprendre l’expérience du patient lorsqu’il s’agit de traiter des maladies de peau.
L’enquête révèle que :
- 42% considèrent que leur maladie est une gêne au quotidien, et 38% une gêne au travail
- 34% se sentent découragés
- 27% déclarent que leur maladie affecte leur vie sexuelle
- 41% ont des difficultés à dormir
- 20% se sentent rejetés par les autres
- 19% ont la sensation d’être regardé avec dégoût par les autres…
Pour vivre avec une maladie cutanée telle que le vitiligo, acné, eczéma, psoriasis… les malades de peau peuvent avoir tendance à éviter les situations sociales ou porter des vêtements spécifiques pour couvrir les zones touchées. Comprendre ces besoins et ces comportements est crucial pour fournir des soins et un soutien efficaces aux patients atteints de maladies de peau. Cette étude est donc une source d’informations précieuse, afin de générer une prise de conscience des autorités publiques !
En partant de ces constats, les laboratoires Pierre Fabre, et leur département dédié aux relations patients et consommateurs, ont publié un site d’informations et de partage autour des maladies visibles de la peau (que l’on a relayé récemment sur notre site) que vous pouvez visiter et partager : Changer de regard.
Encore une étape importante pour le traitement du vitiligo : la Haute Autorité de Santé vient de publier son avis favorable au remboursement de Opzelura (ruxolitinib), 1er médicament dans le traitement du vitiligo !
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Un médicament reconnu comme “important” pour les malades
La crème Opzelura (Laboratoire Incyte), nom commercial de ce que l’on nommait jusqu’à présent “ruxolitinib”, vient de recevoir officiellement l’avis favorable de la HAS pour traiter en première intention les vitiligo non-segmentaires, concernant les malades adultes et adolescents de plus de 12 ans, qui présentent une atteinte faciale, pour une zone inférieure à 10% de la surface corporelle (soit une surface d’environ 10 fois la paume d’une main avec les 5 doigts). Dans cet avis, le Service Medical Rendu (SMR) aux patients est considéré comme “important”.
La Commission de la Transparence de la HAS classe l’Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR) au niveau de 4 sur 5, précise que le remboursement du médicament sera pris en charge à hauteur de 65% en mentionnant que c’est le seul médicament avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le cadre du vitiligo.
L’avis complet de la Commission de la Transparence de la HAS est disponible publiquement en ligne ici :
À quel prix ?
La crème sera disponible sur prescription de médecins dermatologues seulement, et avant de pouvoir trouver l’Opzelura en pharmacie, une dernière étape est néanmoins encore nécessaire (et non des moindres) : celle de la négociation du prix entre le Laboratoire Incyte, le Comité économique des produits de santé (CEPS) et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM). La décision finale de remboursement relève de la compétence des ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale. A l’heure où l’on écrit ces lignes, le prix de vente de l’Opzelura en France n’est donc pas encore connu.
Comme vous le savez, l’Association Française du Vitiligo a été très impliquée et active dans le suivi et le soutien de ce traitement. Nous pouvons tous être fiers des actions que nous avons conduites, qui ont permis de contribuer à cette avancée dans la reconnaissance des impacts du vitiligo et des nécessités impérieuses d’apporter des solutions et des traitements aux malades du vitiligo et à leurs familles. Nous continuerons à être à vos côtés dans le cadre de votre information, de l’accès aux traitements aujourd’hui et demain, et de la défense des malades du vitiligo.
Dans un entretien diffusé sur le media Medscape, site de référence pour l’information des médecins et professionnels de santé, le Pr Julien Seneschal (chercheur, dermatologue au CHU de Bordeaux et membre de notre Comité Scientifique) récapitule ce que disent les dernières recommandations à propos du traitement du vitiligo. Que les médecins le sachent : il y a du nouveau concernant le vitiligo !
Retrouvez l’article complet de Medscape en ligne ici.
Mise à jour des recommandations aux médecins
De nouvelles recommandations concernant la prise en charge du vitiligo ont été récemment publiées par des experts internationaux, à l’attention des dermatologues et médecins généralistes, afin de mettre à jour le dernier texte en date (publié en 2013). Celles-ci indiquent notamment en quoi le diagnostic du vitiligo peut être difficile et comment éviter les erreurs, qui peuvent arriver et conduire un médecin à proposer un traitement indiqué pour une autre pathologie.
Dans l’interview accordée à Medscape, Pr Seneschal indique aussi ce que les nouvelles recommandations précisent à propos de la stratégie thérapeutique à suivre pour traiter le vitiligo : stabiliser les lésions, puis essayer de faire repigmenter celles qui sont stables, et maintenir enfin la repigmentation.
Le texte permet aussi de repréciser la définition du vitiligo, et ce qu’il est important d’expliquer aux patients lors du diagnostic, notamment les idées reçues à combattre (au sujet du stress, de la protection solaire, ou de l’absence de traitements efficaces par exemple).
Les recommandations expliquent enfin les innovations thérapeutiques qui seront disponibles dans un futur très proche en France, comme le ruxolitinib / Opzelura (qui a reçu officiellement une autorisation de mise sur le marché en Europe en avril dernier).
Médecins et dermatologues mieux informés, patients mieux soignés
Cet article publié sur le site de Medscape est très important car il permet de transmettre des informations claires et à jour auprès d’un large public de médecins généralistes et de dermatologues. Nombre d’entre nous, atteints du vitiligo, ayant trop entendu qu’il n’y a rien à faire, que ce n’est rien d’autre qu’une maladie esthétique, pouvons nous réjouir que les points soient mis sur les i de « vitiligo »…
Dans l’article, Pr Seneschal conclut : « On va enfin arrêter d’entendre qu’il n’y a plus rien à faire face au vitiligo » et on souhaite que ce soit effectivement le cas très rapidement, pour que la maladie soit prise en charge de façon adaptée et actualisée avec les dernières avancées scientifiques encourageantes pour mieux soigner le vitiligo !
A l’occasion de la publication de la première bande dessinée française au sujet du vitiligo « Le Vitiligo et nous… » (téléchargeable gratuitement sur notre site internet), notre Présidente Martine Carré a posé quelques questions à 2 membres de notre Comité Scientifique, à propos du vécu des malades. Retrouvez ces échanges en vidéo dans cet article !
Un outil pour les malades, et les médecins !
Dans cet échange, Dr Christelle Comte (dermatologue à Paris, spécialisée en photodermatologie et en photothérapie), détaille les différents impacts du vitiligo qu’elle a pu observer, dans son cabinet, selon les personnes… mais aussi les points communs à tous les malades.
Elle explique également les situations de la BD qui ont particulièrement retenu son attention ; des situations familières qui sont pourtant parfois difficiles à exprimer à son entourage ou à ses médecins.
Première bande dessinée dédiée exclusivement au sujet du vitiligo à destination des jeunes et de leur entourage, « Le vitiligo et nous… » vise à se sentir moins seul face au diagnostic : une aide pour les malades afin de mieux vivre avec le vitiligo, mieux le comprendre et mieux communiquer à son sujet.
La réalité du quotidien des malades du vitiligo
Pr Julien Seneschal (Service de Dermatologie du CHU de Bordeaux et membre de notre Comité Scientifique), nous a aidé lors de la réalisation de la BD « Le vitiligo et nous… » en rédigeant plusieurs encarts et pages d’information à l’attention des malades du vitiligo et de leurs familles.
Dans cet échange, il fait le point sur les traitements actuels et ceux à venir dans un futur proche (Opzelura / Ruxolitinib). Il livre également ce qu’il a compris, lors de la lecture de cette BD, de la vie quotidienne des malades. « Le vitiligo et nous… » met en effet en scène des situations incarnées par deux jeunes, Juliette et Maxime, face à leurs questionnements, leurs doutes et leurs émotions.
Chaque malade du vitiligo peut ainsi se retrouver dans plusieurs de ces scènes de vie « ordinaires » qui ne sont pourtant parfois pas si « ordinaires » que ça lorsque la peau se dépigmente…
L’Association Française du Vitiligo est fière et heureuse de lancer sa première bande dessinée « Le Vitiligo et nous… » à destination des jeunes et de leur entourage ! Un ouvrage inédit pour mieux vivre avec le vitiligo, mieux le comprendre et mieux communiquer à son propos. Lisez-la en ligne et partagez cet article autour de vous !
Des histoires qui nous ressemblent
« Le Vitiligo et nous… » plonge dans la vie quotidienne de deux jeunes, Juliette et Maxime, inquiets face à cette maladie et sensibles aux regards des autres. Les 28 histoires courtes mettent des mots et des images sur des situations quotidiennes : la découverte de la maladie, l’attitude de l’entourage familial, les amis, la relation avec le dermatologue, la pratique d’une activité sportive, l’exposition au soleil, les premières relations amoureuses…
Ces thématiques parlent particulièrement à un public de 17-25 ans environ, mais s’adressent bien sûr aussi à un public plus large qui y trouvera des situations familières.
L’idée d’un tel livre nous est venue car nous avons observé et entendu que la maladie, qui évolue de manière imprévisible et évolutive, est sans cesse un questionnement pour les personnes concernées, en particuliers les adolescents et des jeunes adultes. Déjà préoccupés par les difficultés rencontrées par les plus jeunes face au vitiligo, nous avons d’ailleurs déjà proposé plusieurs sessions de « Paroles de jeunes » depuis plusieurs mois, afin d’être à l’écoute de leurs doutes et de leurs propositions.
Au travers de cette bande dessinée, l’AFV continue sa mission d’informer, de soutenir, de représenter les malades atteints du vitiligo et leur entourage. En effet, « Le Vitiligo et nous… » est un moyen de se sentir moins seul face au diagnostic… même si les premières réactions peuvent être entremêlées de colère, d’incompréhension ou de désarroi.
Néanmoins, le ton des dialogues se veut rassurant et bienveillant, mais pas larmoyant.
Une B.D. par et pour les malades du vitiligo
Les histoires que présente « Le Vitiligo et nous… » ont été choisies et pensées par un groupe de jeunes étudiants bénévoles à l’Association Française du Vitiligo, sous la direction de deux psychologues cliniciennes qui ont apporté leurs expériences et leurs éclairages. Le Pr Julien Seneschal du CHU de Bordeaux, membre de notre Comité Scientifique, a également rédigé plusieurs encarts et pages d’information à l’attention des malades du vitiligo et de leurs familles.
La bande dessinée est disponible gratuitement en ligne sur notre site, et à consulter en version imprimée notamment dans les cabinets de dermatologie et les services de dermatologie des CHU…
En consultation, dans la salle d’attente, en bibliothèque, la lecture de cette BD permettra à un large public de mieux :
- Informer sur le vitiligo et les bonnes attitudes/pratiques,
- Comprendre et même intégrer l’impact du vitiligo sur les malades et leurs proches,
- Permettre de nouer un dialogue parfois difficile avec la découverte ou l’annonce de la maladie.
Elle est donc également un outil d’information et de dialogue entre le personnel de santé et les malades, qui permet de prolonger l’information et la réflexion en dehors des lieux où la BD serait disponible physiquement.
La B.D. « Le Vitiligo et nous… » a été soutenue par l’agence de communication visuelle YourComics et par de nombreux partenaires : Abbvie, Incyte Dermatology, Leo, Les laboratoires Pierre Fabre, Pfizer et Servier.
À VOIR AUSSI :
A l’occasion de la sortie de notre BD, notre Présidente Martine Carré a posé quelques questions en vidéo à 2 membres de notre Comité Scientifique, à propos du vécu des malades : Pr Seneschal (Service de Dermatologie du CHU de Bordeaux) et Dr Comte (dermatologue à Paris, spécialisée en photodermatologie et en photothérapie).