Du 3 mai au 31 juillet 2022 (puis du 1er au 30 septembre), la Fédération Française de la Peau, l’Association Française de l’Eczéma, l’association France Psoriasis et nous-mêmes Association Française du Vitiligo, mettent en place une consultation citoyenne sur la question des maladies dermatologiques, à laquelle nous vous invitons à participer. Vos suggestions et réponses seront utiles à la définition des nouvelles politiques de santé (délais pour des rdv, déserts médicaux, médicaments, remboursements, dermatologie pédiatrique, etc.) :
Les maladies de peau, une souffrance
Plus de 20 millions de personnes en France souffrent au moins d’une des 6 500 pathologies recensées, dont le vitiligo fait partie. La Fédération Française de la Peau, qui regroupe 21 associations de patients du domaine de la dermatologie, a récemment publié un plaidoyer dense à ce sujet.
Ce document indique notamment que ces dermatoses touchent toutes les catégories de la population (enfants, adultes et seniors), avec de nombreux impacts médicaux, psychologiques, sociaux, et économiques… Selon l’étude « The global burden of skin disease in 2010 : An analysis of the prevalence and impact of skin conditions », les maladies dermatologiques sont même classées au 4ème rang mondial des pathologies impactant la qualité de vie des malades.
Pourtant, les dermatoses sont trop souvent considérées comme superficielles (à tort !), et trop peu considérées des différentes politiques de santé mises en place par les pouvoirs publics…
Une démarche collective pour la peau
La Fédération Française de la Peau, l’Association Française de l’Eczéma, l’association France Psoriasis et nous-mêmes Association Française du Vitiligo, mettent en place une consultation citoyenne, à laquelle nous vous invitons à participer en tant que malade concerné·e par une dermatose. Celle-ci est ouverte jusqu’au 31 juillet 2022 (puis du 1er au 30 septembre). L’objectif de cette démarche est de co-construire des propositions ambitieuses pour améliorer durablement la vie des 20 millions de malades qui souffrent de pathologies de la peau, en enrichissant chaque proposition par le témoignage des malades, leur expérience, leur ressenti, mais aussi en ajoutant de nouvelles propositions.
Cette démarche, menée avec le soutien institutionnel du laboratoire Pfizer, vise à mettre en lumière les maladies de peau, mais aussi les difficultés à joindre un dermatologue, l’errance et les délais de prises en charge des malades. 3 enjeux primordiaux dans la vie des malades sont abordés dans cette consultation :
- L’amélioration du parcours de santé et de l’accès aux soins (baisse constante du nombre de dermatologues en exercice, errance de diagnostic…) ;
- L’accès aux soins, aux traitements et à l’innovation (inégalités, accès aux traitements médicamenteux, non-médicamenteux, restes à charge) ;
- L’implication des patients et de leurs représentants dans la société et les politiques de santé.
Participez à cette mobilisation, en soutenant les propositions et en les complétant à partir de votre expérience ! Car il est urgent d’agir pour que les autorités de santé et les pouvoirs publics prennent enfin en compte les difficultés et les besoins des personnes concernées par les maladies de la peau…
Une pétition est également proposée, afin de de soutenir la démarche de cette cause importante : plus nous serons nombreux, plus nous compterons dans le débat public.
Mise à jour du 11/03 : inscriptions closes !
Merci à toutes et tous pour votre réactivité : cet article a recueilli un franc succès, et les inscriptions sont désormais fermées ! L’étude va avoir lieu avec vous, grâce à vous.
Un laboratoire de santé envisage de réaliser une étude – via le cabinet d’études Repères – auprès d’une dizaine de personnes atteintes de vitiligo pour recueillir leur vécu, besoins, pratiques et attentes.
Pour cela, le cabinet Repères va créer une communauté en ligne entre les 8 et 14 mars 2022, où il faudra répondre à des questions quotidiennement, à l’heure de votre choix. À la fin de cette étude, chaque participant·e retenu·e recevra un dédommagement pour le temps accordé.
Si vous êtes intéressé·e pour participer à cette étude, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante avec vos coordonnées, mail et téléphone [adresse email masquée suite à la clôture des inscriptions]. Vous serez ensuite contacté·e par le responsable de l’étude, un court questionnaire vous sera proposé pour affiner les profils des répondants.
A noter : chaque participation sera encadrée dans le cadre d’un protocole RGPD de protection des données personnelles ; elle ne sera suivie d’aucune proposition commerciale de quelque ordre que ce soit.
« Personne ne parle mieux de votre peau que vous » : c’est sur ce postulat que la Société Française de Dermatologie mène actuellement une grande enquête en ligne, sur son site grand public Dermato-info. Cette étude s’adresse aux personnes ayant une maladie de peau et qui souhaitent s’exprimer à ce sujet.
Quelles sont vos attentes en dermatologie ?
Sous l’égide de l’ILDS (Ligue Internationale des Sociétés de Dermatologie), cette enquête vise à connaître avec précision les attentes des patients afin de découvrir la nécessité de mettre en oeuvre de nouveaux processus thérapeutiques (notamment dans la relation malade-médecin).
Les réponses, retenues de façon absolument confidentielle dans le cadre de cette étude, portent sur divers sujets : l’accès aux soins, le fardeau, la qualité de vie, le comportement de recherche d’informations et la communication patient-médecin.
Et ensuite ?
L’analyse portera sur les 1 000 premières réponses. De courts entretiens sont aussi prévus pour toutes les personnes qui accepteraient d’exprimer leur vécu devant une caméra.
Dans les mois à venir, la Société Française de Dermatologie organisera une journée d’échange et de témoignages, avec des malades sélectionnés parmi les participant·es de l’enquête, pour présenter les résultats. Celle-ci sera également soutenue par une campagne nationale pour sensibiliser à la santé de la peau.
Pr. Khaled Ezzedine, membre de notre Comité scientifique, a exploité avec son équipe les données de la cohorte ComPaRe Vitiligo, afin de développer un outil pour mesurer le fardeau du traitement du vitiligo.
Les détails de l’étude ont été publiés en octobre 2021 dans la publication originale : The Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology.
Le poids des traitements pour les malades
Après l’annonce du diagnostic validant un vitiligo, les malades peuvent se voir proposer un traitement adapté aux spécificités du vitiligo (crèmes topiques, mini-pulses de cortisone, photothérapie, greffes mélanocytaires…). Mais la repigmentation du vitiligo est un processus long, qui nécessite le plus souvent entre 6 et 24 mois. Durant cette période, le respect et le suivi des prescriptions médicales par le patient sont primordiaux (on parle de « bonne observance ») et peuvent être difficiles.
Bien sûr, le poids de ce(s) traitement(s) s’ajoutent aux impacts psychologiques et sociaux qui accompagnent parfois la dépigmentation du vitiligo, en particulier sur la qualité de vie et l’estime de soi. Le traitement peut alors devenir un défi quotidien pour rester motivé, un fardeau supplémentaire qui peut fortement affecter son observance.
Objectif : une meilleure prise en charge
Jusqu’à aujourd’hui, aucun outil ne permettait de mesurer efficacement le fardeau du travail réalisé par les malades du vitiligo, pour se soigner, ni l’impact du traitement sur la qualité de leur vie. Pourtant, c’est un outil crucial pour mieux adapter le schéma thérapeutique à la vie quotidienne de chaque patient.
A partir des données récoltées dans la cohorte ComPaRe, les chercheurs ont pu développer un nouvel outil de mesure, dérivé directement des mots et paroles des malades. En effet, les témoignages et récits de 204 patients ont permis d’identifier 24 grandes thématiques concernant les difficultés des patients à soigner leur maladie. Puis, les qualités de l’outil élaboré ont été vérifiées (validité, précision, reproductibilité) auprès de 343 participants adultes…
Cette étude a abouti au développement du « VITs » (signifiant « Vitiligo Treatment Impact score », ou « score d’Impact du Traitement du Vitiligo« ), qui aborde un total de 20 questions en lien avec :
- Les consultations (difficultés à trouver un spécialiste, à établir un suivi régulier, temps consacré aux rendez-vous…),
- La photothérapie (temps et budget nécessaires, effets secondaires, difficultés à trouver un centre proposant ce service…),
- Les traitements à appliquer sur le corps (temps et budget nécessaires, difficultés d’application…),
- L’impact de la maladie sur la vie quotidienne, les activités extérieures et la photoprotection (soleil).
Le « VITs » est le premier outil de mesure du fardeau du traitement spécifique au vitiligo. Son utilisation permettra notamment de faciliter une prise de décision partagée entre le patient et le médecin, afin d’améliorer la façon dont les malades sont pris en charge. Les soins proposés pourront également être mieux adaptés aux besoins des malades, car l’équilibre entre les bénéfices des traitements et leur fardeau sera mieux évalué.
Merci à tous les patients qui ont permis la réalisation de cette étude !
La Cohorte ComPaRe étudie les maladies chroniques, dont le vitiligo
La Cohorte ComPaRe (« Communauté de Patients pour la Recherche »), est une étude au long cours qui rassemble des milliers de patient·es ayant choisi de faire avancer la recherche sur les maladies chroniques. Son objectif principal est d’améliorer la qualité de vie et les soins apportés aux malades.
Les personnes qui y participent se sont inscrites sur le site de ComPaRe (les inscriptions sont toujours ouvertes !) et répondent régulièrement, via internet, aux questionnaires des chercheurs. En y répondant, chaque malade partage ses expériences et apporte son témoignage. Ainsi, les patients deviennent pleinement acteurs de la recherche médicale.
Une partie de cette étude est menée spécialement auprès de patients atteints du vitiligo pour permettre d’évaluer son impact sur la vie du patient (le fardeau du traitement, les habitudes de vie, la santé en général…). Le responsable de cette cohorte est le Professeur K. Ezzedine, membre de notre comité scientifique.
Des liens entre vitiligo et stress
Jusqu’à présent, la relation entre les facteurs de stress et l’apparition du vitiligo semble complexe, et reste inexpliquée… Mais les premiers résultats analysés ont permis de publier cette année une étude qui établit des liens entre stress et vitiligo !
En comparant les réponses (535 participant·es atteint·es de vitiligo) des personnes dont le vitiligo a été déclenché ou aggravé par un stress (ou non), l’étude met en avant des chiffres intéressants :
- 55,5 % ont déclaré que le stress avait été un facteur déclenchant de la maladie,
- 48,5 % ont décrit un vitiligo aggravé par le stress,
- La cause du stress était d’origine professionnelle pour 16.6% des participant·es, alors que 9% ont rapporté le décès d’un·e proche et 8.8% des problèmes conjugaux.
Cette étude conforte l’hypothèse liant facteurs de stress environnementaux / psychologiques et vitiligo, en apportant des précisions selon certains facteurs associés (âge de début de la maladie, sexe, antécédents familiaux…). Elle indique néanmoins que l’auto-immunité et la sévérité de la maladie ne seraient pas associés au vitiligo influencé par le stress.
L’étude conclue que les patient·es présentant des facteurs de risque d’aggravation du vitiligo lors des épisodes de stress doivent donc être suivis de manière pluri-disciplinaire avec des psychiatres/psychologues, pour établir les stratégies thérapeutiques.
Pour en savoir plus :
Une fenêtre d’opportunité dans le traitement du vitiligo ! Les Professeurs Passeron (CHU Nice) et Seneschal (CHU Bordeaux), membres du Comité scientifique de l’AFV recrutent des patients pour l’étude appelée « ERASE Vitiligo » (Early Repigmentation Approach for Stopping the Evolution of Vitiligo), qui débute en septembre 2021.
Lisez cet article et participez à l’étude si vous le pouvez : la recherche a besoin de vous…
Photo : Bigstock
Selon Pr Passeron : « si notre hypothèse se vérifie, cela modifiera la prise en charge du vitiligo avec nécessité de proposer un traitement très actif dès les premiers mois d’évolution. Une approche très active dès la survenue de nouvelles plaques pourrait permettre de repigmenter complètement ces plaques, quelle que soit la localisation mais aussi de prévenir ou de diminuer les récidives. »
Cette étude vous a été présentée en vidéo par Professeur Passeron lors de notre dernière assemblée générale (voir la vidéo ci-contre) et dans notre newsletter de novembre 2020.
Critères d’inclusion pour cette étude
Les personnes souhaitent participer doivent répondre aux critères ci-dessous :
- Homme ou femme de 18 à 35 ans avec vitiligo non segmentaire pouvant se rendre au CHU de Bordeaux ou de Nice
- Présentant au moins une lésion ≥ 2 cm² non localisée sur le visage, les mains ou les pieds
- Patient avec un vitiligo de plus de 2 ans et pas de nouvelle lésion depuis au moins 2 ans
OU Patient avec un vitiligo de plus de 2 ans mais ayant au moins une lésion apparue depuis moins de 6 mois
OU Patient venant de développer un vitiligo depuis moins de 6 mois
Attention, les personnes correspondant aux critères ci-dessous ne pourront pas participer à l’étude :
- Diabète, hypertension artérielle, contre-indication à la corticothérapie générale et à la photothérapie
- Lésions localisées uniquement sur le visage, aisselles, mains et pieds.
Déroulement de l’étude et contraintes
Tous les patients recevront un traitement associant mini-pulses de cortisone (Medrol 16mg x 2/sem) et une photothérapie UVB (faite proche de son domicile) pendant 6 mois. Il est prévu par ailleurs :
- 3 visites au total (à l’inclusion de l’étude, puis à 3 et 6 mois de traitement) sur place à Nice ou Bordeaux ;
- 3 biopsies cutanées (en dehors du visage ou des plis) réalisées à l’inclusion, et 2 après 6 mois de traitement ;
- une prise de sang à l’inclusion, puis à 3 et 6 mois.
Contacts pour s'inscrire
Cette étude bénéficie du soutien financier de l’Association Française du Vitiligo, pour faire avancer la connaissance du vitiligo et des nouveaux traitements qui pourraient être préconisés par les dermatologues.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, participer à son financement (déductible des impôts) via les sites www.cure-vitiligo.com ou https://www.fonds-aveni.fr/don-ligne (choisir la thématique « Innovation médicale » et « Centre International de Recherche et de Traitement du vitiligo »).
Pr Khaled Ezzedine (MD, PhD, Department of Dermatology, Hôpital Henri Mondor) lance une étude scientifique importante qui vise à évaluer l’impact de votre vitiligo sur votre vie, à travers un questionnaire accessible sur le bouton ci-dessous : soyons nombreux à y répondre, afin que les informations récoltées soient les plus représentatives possible !
Photo : AdobeStock
NB : certaines questions peuvent vous paraître redondantes, il est cependant important de répondre à toutes les questions et l’analyse statistique permettra de discriminer entre les questions.
L’étude Vitac* est une étude multicentrique, menée auprès de 42 patients, parue en décembre 2020 dans les Annales de Dermatologie. C’est la première étude qui démontre l’efficacité du tacrolimus pommade 0,1% versus placebo dans le vitiligo non-segmentaire du visage de l’adulte.
Une efficacité sur 65% des patients sous tacrolimus pommade à 1% est observée par une amélioration significative du score Likert. Les effets secondaires sont modérés, de type sensation de chaleur à l’application. Néanmoins, il existe un taux de rechute important à l’arrêt du tacrolimus, soulignant l’intérêt d’un traitement préventif d’entretien.
*Auteurs : A. Duplaine, N. Andreu, H. Maillard, C. Droitcourt, T. Passeron, J. Seneschal, K. Ezzedine
VOIR AUSSI
L’Etude VITAC dans son intégralité :
Introduction
Le tacrolimus pommade est largement utilisé hors autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le vitiligo, seul ou en combinaison avec la photothérapie. Une méta-analyse récente a suggéré une meilleure efficacité des inhibiteurs de calcineurine topiques dans le vitiligo facial. Le rationnel physiopathologique de l’utilisation du tacrolimus dans le vitiligo repose sur sa capacité à interférer avec la perte mélanocytaire d’origine auto-immune, et sur son effet modulateur de la fonction, la prolifération et la migration mélanocytaire. Les principales limites des études évaluant le tacrolimus dans le vitiligo sont l’absence de suivi à long terme et l’absence d’étude multicentrique randomisée.
Le but de cette étude était de confirmer l’efficacité et la tolérance du tacrolimus pommade 0,1% dans le vitiligo non-segmentaire du visage chez l’adulte, et permettre ainsi son usage dans le cadre d’une extension d’AMM (autorisation de mise sur le marché).
Matériel et méthodes
Étude multicentrique française, randomisée comparative en double-insu versus placebo, d’une durée de 24 semaines avec une période de suivi post-traitement de 24 semaines. L’atteinte du visage devait être récente (< 2 ans) et stable. Le tacrolimus ou le placebo étaient appliqués deux fois par jour pendant 24 semaines.
L’objectif principal était d’évaluer l’efficacité du tacrolimus 0,1% à 24 semaines versus placebo, en étudiant la proportion de variation de succès entre les deux groupes. Le succès thérapeutique était défini par un pourcentage de repigmentation de la lésion cible ≥ 75%. L’évaluation du critère principal était faite en insu du traitement administré, à l’aide de calques de la lésion cible du visage avant et après 24 semaines de traitement. Les critères de jugement secondaires étaient la comparaison de l’évolution relative de scores de qualité de vie et de satisfaction, la tolérance du traitement et la proportion de rechute post-traitement.
Résultats
42 patients ont été inclus. L’analyse en intention de traiter avec recherche du biais maximal montrait un succès thérapeutique chez 65% des patients sous tacrolimus pommade contre 0% dans le groupe placebo à 24 semaines (p < 0,0001). À 24 semaines, on notait une amélioration significative du score Likert de satisfaction globale du patient et du médecin par rapport à l’inclusion dans le groupe tacrolimus versus le groupe placebo (p < 0,01 ; p < 0,0001). Seuls 40% des patients en succès thérapeutique initial maintenaient une pigmentation ≥ 75% à l’arrêt du tacrolimus à 48 semaines. Les effets secondaires étaient modérés avec principalement une sensation de chaleur à l’application.
Photo : Unsplash
Discussion
Notre étude confirme pour la première fois l’intérêt du tacrolimus topique 0,1% pour le vitiligo du visage chez l’adulte.
Cependant, il existe un taux de rechute important à l’arrêt du tacrolimus, ce qui souligne l’intérêt d’un traitement préventif d’entretien.
La société Avita Therapeutics a annoncé l’inclusion de son premier patient dans l’essai clinique pivot de son dispositif Medical Recell® pour le traitement du vitiligo stable. Cet essai multicentrique réalisé dans 5 centres aux USA va évaluer la sécurité d’emploi et l’efficacité de ce dispositif pour repigmenter la peau de patients atteints de vitiligo stabilisé depuis au moins 1 an.
Des essais préliminaires ont montré des résultats encourageants. D’autres études sont en cours sur un plus grand nombre de patients, les résultats définitifs étant prévus pour 2023.
Photo : Pexels
Pulvérisation de cellules de peaux saines sur les zones dépigmentées
Les cliniciens qui participent à l’essai vont utiliser un échantillon de peau saine prélevée sur le patient lui-même pour préparer une suspension de cellules de peau (Spray-On Skin™ Cells) à pulvériser sur la partie lésée (zones dépigmentées) au moyen du dispositif Recell®.
Ce système a obtenu de la part de la FDA en septembre 2019 une autorisation de mise sur le marché des Etats Unis pour le traitement de brûlures cutanées thermiques aiguës, chez des patients de 18 ans et plus. Des essais pédiatriques récents sont également prometteurs. L’intervention est réalisée en 30 minutes environ.
Un apport de cellules saines pour restaurer les propriétés de la peau
L’idée de développer l’utilisation de cette technique dans le vitiligo repose sur le fait que la suspension de cellules de peau saines permet d’apporter sur le lieu des zones dépigmentées les 3 types cellulaires nécessaires à une restauration des propriétés essentielles de la peau : restaurer les mélanocytes morts ou non-fonctionnels des zones lésées et dépigmentées des peaux atteintes de vitiligo en y apportant des mélanocytes frais et sains est en effet un pari tentant. On ne peut bien-sûr tester l’efficacité d’un tel concept que sur des vitiligos stabilisés, en absence de phénomènes auto-immuns et inflammatoires qui continueraient à détruire activement les mélanocytes locaux ou importés par cette auto-greffe.
Photo : Shutterstock
Mike Perry, CEO d’Avita Therapeutics, déclare que “il y a eu publication de plusieurs cas isolés ou d’essais préliminaires sur de petites séries de patients qui ont montré des résultats encourageants de repigmentation de zones dépigmentées lors de l’utilisation du système Recell® pour traiter les patients avec un vitiligo stable.”
Un recrutement de 84 patients
L’étude, déclarée sur le site officiel des Etats-Unis clinical trials.gov, prévoit un recrutement de 84 patients adultes, présentant un vitiligo stable depuis au moins un an. Les patients reçoivent tous un traitement par suspension cellulaire avec le dispositif Recell (trois concentrations cellulaires différentes testées) sur des zones de dépigmentation. Le traitement cellulaire est complété par de la photothérapie UVB, qui sera aussi appliquée chez chaque patient sur une zone dépigmentée mais non traitée par Recell, en guise de contrôle.
Le critère principal d’efficacité, mesuré après 24 mois de traitement, sera la proportion de patients qui récupère au moins 80% de pigmentation sur les zones lésées traitées par Recell + UVB, en comparaison aux zones traitées par UVB seuls. Seront aussi prises en compte la repigmentation telle qu’auto-évaluée par le patient et la teinte de la repigmentation.
Les résultats de cette étude sont attendus pour 2023. A suivre, donc…